mardi 7 août 2007

Benny Omer chez Aboubakar Sarky


L’ambassadeur d’Israël au Cameroun est allé dire au revoir hier au ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales.

Après quatre années passées au Cameroun, Benny Omer s’en va. Son départ est
fixé pour le 14 août et son successeur arrive le 17 de ce mois. Le diplomate
israélien est donc allé chez le ministre de l’Elevage, des Pêches et des
Industries animales, Aboubakar Sarky, réaffirmer la poursuite de la coopération
bilatérale entre le Cameroun et son pays. Selon Benny Omer, l’ambassade d’Israël
développe depuis quelque temps avec le ministère de l’Elevage, des Pêches et des
Industries animales (Minepia) un dialogue qui dans un avenir proche portera des
fruits « pour le bien-être des deux pays ».

« Bientôt, on pourra signer un accord de coopération entre le
Minepia et le ministère israélien de l’Agriculture. Les experts israéliens
viendront ici partager leurs expériences avec les experts camerounais. Mais
aussi, il y a déjà des cadres camerounais du Minepia et du ministère de
l’Agriculture et du Développement rural qui sont en Israël. Ils retourneront
bientôt afin d’intensifier ce dialogue», a déclaré le diplomate. Avant d’ajouter
que « l’idée est que cette coopération puisse contribuer au bien-être
des Camerounais et particulièrement dans l’amélioration des conditions de vies
des éleveurs et agriculteurs » .

Benny Omer s’en va très ému. « Je quitte le Cameroun avec une
certaine tristesse. Car tout s’est très vite passé. Je suis là depuis quatre
ans, et on dirait que j’y suis seulement depuis quelques mois. C’est la preuve
que cela a été à la fois très intéressant et très agréable. Ce que je retiens du
Cameroun, c’est que vous avez un beau pays qui a un très beau paysage. Il y a
aussi l’aspect humain. C’est ce qui compte énormément pour moi. J’ai rencontré
des gens très intelligents et enthousiastes. D’où mon optimisme quant à l’avenir
du Cameroun. », affirme Benny Omer.
Celui qui sera bientôt
l’ex-ambassadeur d’Israël au Cameroun nous a également confié que son successeur
est un jeune homme très dynamique et ayant une forte expérience en tant que chef
de mission diplomatique.

Beaugas-Orain DJOYUM (Stagiaire)

- L’ambassadeur d’Israël
confiant quant à l’avenir du Cameroun

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lundi 6 août 2007

Les « hommes de chœurs » sensibilisent en chœurs

La foire œcuménique Draman s’est achevée le week-end dernier au Centre culturel Camerounais de Yaoundé sur un élan de musiques religieuses.

Louer Dieu en chantant, c’est prier trois fois. Cela est bien connu des
chrétiens. C’est pour cette raison que l’association religieuse « les
hommes de chœurs » a tenu à clôturer sa foire religieuse, baptisée
« foire œcuménique Draman », par un concert de musiques religieuses.
Ainsi, le public présent a savouré et chanté en chœur avec les trois chorales
invitées à cet effet. Parmi ces chorales, celle de Marienberg et la chorale
Saint-Pierre de Nkong. Les musiques traditionnelles à l’instar de
« Mbaya » ou encore du « Ngosso» ont été les principales chansons
qui ont émerveillé les spectateurs.


L’occasion était propice pour l’Abbé
Pierre Manyanga de lancer un appel aux chrétiens. Car de son intervention, l’on
retiendra que le Centre national de pèlerinage, situé dans la localité d’ Elog
Ngango dans le diocèse d’Edéa, est en état de décrépitude. Le coordonnateur de
l’association, Urbain Reims Guidimbé a quant-à lui dans son speech de clôture
présenté « les hommes de chœurs » au public. Selon ce dernier,
l’association « les hommes de chœurs » est un regroupement de jeunes,
d’amis, de familles de différentes cultures ayant décidé de réveiller l’esprit
d’unité, de famille et de solidarité entre les hommes à travers le partage.


Affiliée à la paroisse Marie-Reine des apôtres de Marienberg dans le diocèse
d’Edéa, l’association se donne pour objectif de lutter contre la pauvreté, de
revaloriser notre identité culturelle à travers nos valeurs traditionnelles et
entre autres d’encourager les œuvres missionnaires. C’est d’ailleurs dans cette
optique que la caravane religieuse axée sur le thème « laisser venir à
moi les petits enfants » a été initié. La caravane, avec sa foire
religieuse, s’est déroulée du 18 au 23 juin à Douala et du 30 juillet au 04 août
à Yaoundé au Centre culturel Camerounais. Cette caravane va se poursuivre dans
les prochains jours à Bamenda et à Sangmelima avec comme toujours au menu des
expositions d’objets religieux et de gastronomie accompagnées des concerts de
musiques religieuses.


Beaugas-Orain DJOYUM (Stagiaire)
-Louanges pour la
gloire de Dieu.

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vendredi 3 août 2007

Bell à cœur ouvert à l’Esstic

Le fonctionnement de la Fécafoot, l’immigration des jeunes footballeurs africains et les activités présentes de l’ancien gardien de buts camerounais étaient au menu de l’échange tenu hier à l’Esstic avec les étudiant en journalisme.

« Mon équipe ne peut pas jouer dans ce super inter quartier qu’est le
championnat organisé par la Fécafoot (Ndlr- Fédération camerounaise de
football) » . D’un ton à la fois ferme et déterminé, Joseph Antoine Bell, désormais président d’une équipe de deuxième division (A.S. Babimbi), a lancé ces propos aux élèves journalistes. Ceux-ci ont reçu cette déclaration avec un recul pour certains et avec un éclatement de rires pour d’autres.


Il est 9h 40 à l’Esstic. L’Amphi A de l’école est totalement pleine. Près d’une douzaine de personne n’ont pas de place assise. Tous suivent avec attention les propos de l’ancien portier des Lions indomptables. Bell répond à la question d’un étudiant sur le fonctionnement de la Fécafoot. « Vous ne pouvez pas préparer une équipe quand vous ne savez pas quand elle va jouer ? », « Vous ne pouvez pas envoyer vos joueurs en vacances quand vous ne savez pas quand va reprendre la saison sportive ? », « Les clubs n’ont pas compris que ce sont eux qui forment la Fécafoot ». Voilà les propos de Bell qui vont présenter les dysfonctionnements dans l’organisation du Championnat camerounais et l’ instrumentalisation, le favoritisme de certaines équipes par les dirigeants de l’instance du football national. Il va en plus colorer ses propos par les comparaisons avec ce qui se fait ailleurs. En France notamment.


Interrogé s’il prétendait être Dg de la Fécafoot, il répondra, qu’il ne peut pas aller aux élections. Car selon lui, la Fécafoot nomme les électeurs qui participent à l’Assemblée élective. Pour lui, la solution pour le bien-être du football camerounais passe par le changement des consciences et non par les élections. À propos de l’immigration des jeunes footballeurs camerounais, Bell va déplorer cette situation inquiétante. Toutefois, il va porter un doigt accusateur sur le Cameroun qui n’a pas de stade, principale cause, selon lui, de cette immigration. « Le stade militaire sur lequel jouent ces jeunes ne ressemble nullement à ce qu’ils voient à la télé. Ils veulent bien aller dans ces beaux stades », indique-t-il.


Il évoquera également sa casquette de consultant à Rfi. Il dira à cet effet que le consultant est celui-là qui explique pourquoi un coup de sifflet de l’arbitre ou encore pourquoi un remplacement. Concernant le poste de gardien de buts, il expliquera que le rôle de celui n’est pas d’attraper le ballon, mais d’aider ses partenaires à mieux se défendre. Pour cela, il lui faut des qualités techniques et surtout psychologiques. Car dit-il, « selon l’enquête policière, le gardien est la dernière personne à avoir vu passer le ballon ». C’est pourquoi le public s’en prend presque toujours au gardien après une défaite. L’organisation de la coupe du monde par un pays africain sera également au rendez-vous. C’est ici qu’il prédira que la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud ne sera pas remportée par un pays africain. La concertation va se terminer par un conseil que l’ancien Lions indomptables va prodiguer aux étudiants. « Pour réussir, il vaut mieux commencer par la fin. C’est-à-dire qu’il faut définir quel genre de journaliste vous serez. Commencez à présent à choisir vos modèles ! », exhorte-t-il les élèves journalistes.


C’est échange qui a durée près de deux heures était une initiative du directeur de l’école spécialisée de Journalisme de l’Esstic, le Pr Paul Célestin Ndembiyembe. La concertation était modérée par le Dr Daniel Anicet Noah. Etaient également présent à cet échange, le directeur et le secrétaire général de l’Esstic.
Beaugas-Orain DJOYUM

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jeudi 2 août 2007

L’enterrement de Michel Serrault : émotion coté cour, pipoles côté jardin

Les obsèques de Michel Serrault, décédé dimanche soir à 79 ans, ont eu lieu ce jeudi matin à Honfleur, où l’acteur possédait une propriété. Plusieurs centaines de personnes — célébrités et anonymes — ont suivi la cérémonie.
Par cordellia Bonnal envoyé spéciale à Honfleur, Libération, 02 août 2007

«Une cérémonie très digne, très bien. C’est ce qu’il fallait pour cet homme sincère, dans ses extravagances comme dans ses réserves». Dominique, née à Honfleur il y a une quarantaine d’années, a tenu à arriver tôt ce matin pour suivre à l’intérieur de l’Eglise Sainte-Catherine la messe donnée à 10 heures en hommage à Michel Serrault, décédé dimanche des suites d’un cancer.Durant une heure et demie, l’église au toit en forme de coque de bateau renversée a accueilli la famille, les proches, quelques personnalités et le grand public (qui a eu plus de places que prévu à l’intérieur). Une cérémonie sobre, chants et prières, retransmise sur un écran géant placé à gauche de l’Eglise, un silence recueilli et des cris de mouette dehors. Dehors, sous un ciel couvert, ils étaient plusieurs centaines (contenus par des barrières de sécurité et les forces de l’ordre), à avoir envahi la petite place Sainte-Catherine et les rues pavées.

Pour rendre hommage à l’acteur, qui un temps avait voulu s’engager dans les ordres, mais aussi et surtout pour voir les pipoles. Appareils photos à la main, la foule suit les mouvements des caméras de télévision. «Tiens voilà Blier», dit une dame à fleurs, «ah, et celui-là, ça me dit quelque chose, je n’arrive pas à le remettre », s’interroge un monsieur.

Fin de la cérémonie, sur le côté de l’Eglise, la porte s’ouvre dans le silence. En sortent le Premier ministre François Fillon et la ministre de la Culture Christine Albanel, entourés de gardes du corps. Suivent Charles Aznavour, puis Pierre Tchernia, très applaudi, Jean-Pierre Mocky, Daniel Prévost, Charles Berling, Edouard Baer, Caroline Cellier, Bertrand Blier, Jackie Berroyer…

Dans la foule, d’un coup, la parole a repris. Et l’on s’interroge, et l’on commente, et l’on prend des photos: « Et lui, là-bas avec les lunettes, c’est qui déjà? ». «Ah tiens, Edouard Baer c’est drôle je le voyais plus grand…». « Et toi, c’était quoi ton film préféré avec Serrault ? »
Fanfan, qui habite juste dernière l’Eglise et croisait régulièrement le comédien «à la boulangerie ou au terrain de boules», évoque dans un grand sourire un personnage «très sympa, mais un peu cru quand même». Avant de promettre à ses enfants, «trop jeunes pour avoir vu ses films», d’aller voir la grande maison rose et blanche de l’acteur, achetée il y a six ans.
Derrière le corbillard, la voiture où ont pris place sa femme, sa fille et sa petite-fille, le cortège s’ébranle sous les applaudissements et les flashs. Au cimetière, il faut y aller à pied, «on est tous logés à la même enseigne, hein» dit un grand type, tandis qu’un autre, queue de cheval grise, se félicite : il a bien enrichi sa collection de photos.
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samedi 5 mai 2007

Citations célèbres

Je croirais vraiment à la liberté de la presse quand un journaliste pourra écrire ce qu'il pense vraiment de son journal. Dans son journal.
Guy Bedos
Le meilleur moyen de prendre un train à l'heure, c'est de s'arranger pour rater le précédent.
Marcel Achard
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Une opportunité pour l'Afrique: les TIC

Partagez avec moi tout ce qui est relatif aux technologies de l'information et de la communication en Afrique et en particulier au Cameroun. Les TIC c'est l'occasion pour nous africains de concretiser nos rêves, notre développement. Alors, tous pour une meilleure appropriation de ces TIC!
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Pour une affaire de légende


Portraits

Mélanie Merlin, 25 ans. Enseignante à Clichy-sous-Bois, elle attaque «Paris Match» pour une photo légendée qui suggérerait qu'elle a peur en banlieue.
Sans cliché ni chiqué
Par Sabrina CHAMPENOIS
QUOTIDIEN : vendredi 4 mai 2007

C'est grâce à son cartable, posé sur la valise à roulettes, qu'on l'a localisée. Il faut dire, lui proposer comme lieu de rendez-vous «la pendule à l'entrée» ne relevait pas de l'illumination, vu les entrées et pendules que cumule la gare du Nord. Et puis Mélanie Merlin l'avait dit, au téléphone : «Je suis de taille moyenne, châtain, les cheveux ondulés, pas vraiment de signe particulier.» La jeune femme, en tee-shirt et pantalon, qu'on cueille au retour des vacances de Pâques relève effectivement du quidam. Mais c'est pour ça, précisément, qu'on vient à sa rencontre : la discrète Mélanie M. fait procès à Paris Match. Comment donc en est-elle arrivée là, cette toute jeune enseignante, fan de foot, de cinéma et de chats, à ce combat inattendu de l'obscure versus «le poids des mots, le choc des photos» ?
Originaire de Bordeaux, Mélanie Merlin est depuis huit mois prof d'éco-gestion dans la section professionnelle du lycée Alfred-Nobel de Clichy-sous-Bois, un établissement de 1 200 élèves classé ZEP, ZUS et zone prévention violence. Elle intervient dans trois classes de 24 têtes chacune, les deux premières à l'orée du bac pro (des 18-22 ans), une qui passe le BEP (des 16-18 ans). Une majorité de garçons, quasi exclusivement Noirs ou Maghrébins. Quand soudain, le 5 mars, alertée par des amis, elle se découvre dans Paris Match , au coeur d'un reportage intitulé «Retour à Clichy-sous-Bois», un an et demi après les émeutes. La photo la montre dans le RER, de profil, en train de lire, entourée de quatre jeunes à capuche et casquette, tous noirs. Dessous, cette légende : «Prendre le bus pour attraper un RER au Raincy et atteindre le centre commercial le plus proche. Sur les portables, la musique, du rap, joue à fond. La passagère, pas rassurée, se plonge dans sa lecture, et n'en sort pas.» Un blabla dramatisant au diapason du reste du reportage, qui suit un groupe de jeunes de la cité de la Forestière, de rassemblements au bas d'un immeuble en «tagages» de bagnole. «J'ai immédiatement téléphoné pour avoir un démenti. Je n'ai pas peur à Clichy, je n'ai pas peur des Noirs, je voulais juste que la vérité soit rétablie, qu'il soit écrit que j'avais été photographiée sans mon accord et que la légende était fausse. Or au service juridique d'Hachette Filipacchi [propriétaire de Paris Match , ndlr], ils n'ont rien voulu entendre, même quand j'ai précisé que j'étais prof à Clichy et que cette publication pourrait me causer un préjudice professionnel. La femme m'a dit : "Si vous n'êtes pas contente, vous n'avez qu'à faire un procès."» (1)
L'après-midi même, Mélanie Merlin prend un avocat. Le lendemain, une lettre recommandée part, sollicitant un démenti. Trois semaines plus tard, un minuscule rectificatif paraît dans un coin de Paris Match... Aujourd'hui, Mélanie Merlin demande que la photo litigieuse soit republiée à sa taille initiale, accompagnée d'une légende qui démente clairement la première, et 20 000 euros de dommages et intérêts. Cette somme, cette fille et petite-fille de cheminots, qui gagne 1 650 euros net par mois, en rougirait presque. «En même temps, j'ai eu à me justifier pendant trois semaines. Auprès des élèves, dont certains m'ont lancé "Alors comme ça, vous avez peur des Noirs ?", mais aussi de collègues qui suggéraient que j'avais pu "marcher dans les combines des médias".»
David contre Goliath, alors ? Ce serait parer Mélanie Merlin d'une dimension héroïque qu'elle n'a pas. Son regard n'est pas fiévreux mais mat, de ceux qu'on a dans l'extrême concentration. Son propos est ponctué de «Il ne faut pas exagérer». Elle est pourtant d'une famille prompte à la lutte, d'un père qui emmenait volontiers ses enfants aux manifs à des grands-parents qu'elle a suivis dès l'enfance aux fêtes de l'Huma, où ils tenaient stand (c'est par eux qu'elle a contacté le quotidien du PCF, premier journal à avoir évoqué l'affaire : «J'ai photocopié l'article, pour mes élèves.» ) Elle-même, qui n'envisagerait «jamais de ne pas avoir d'avis politique ou de ne pas voter», est membre de la FSU, dit sans détour son intérêt pour Clémentine Autain et son soutien à Royal pour le 6 mai : «Je n'approuve pas tout, comme le drapeau et les camps pour les jeunes, mais j'aime bien sa façon de prendre les gens à rebrousse-poil.» Engagée, donc. Mais avec magnanimité, cette vertu qu'on prête d'ordinaire aux «vieux» : elle ne profite pas de l'occasion pour rappeler les liens de Paris Match avec Sarkozy, ne souligne pas que le reportage sur Clichy faisait écho au discours sécuritaire du candidat UMP. Prudence juridique ? Possible. Mais elle n'est pas non plus de ces procéduriers forcenés qui vous noient dans leurs dossiers.
Son avocate, Me Myriam Sebban, a son cabinet à Bordeaux. Mélanie Merlin l'a choisie parce qu'elle s'est occupée du divorce de son compagnon. «Je connaissais son nom, voilà.» Toujours cette ligne claire, sans chichis. Me Sebban : «Elle n'agit pas dans l'optique de battre monnaie mais par principe, pour faire respecter ses droits, donc elle est sereine, attend que la justice tranche, c'est tout.»
Mais si Mélanie Merlin tient tant à ce qu'il soit écrit qu'elle n'a pas peur à Clichy, c'est aussi qu'à un moment ça a été le cas. Elle le dit, avec sa «bravitude» naturelle, franche et sobre : «J'ai appris mon affectation juste après les émeutes, que j'avais suivies par la presse et la télé, et je me suis vue dans le Bronx, en pleine guerre civile.» A l'époque, fraîche émoulue de l'IUFM de Bordeaux, elle est stagiaire au lycée hôtelier de Souillac, 3 000 habitants, dans le Lot. «Le confort total : aucun problème de discipline, des cours consacrés à 100 % à la transmission du savoir.» L'enseignement, elle y est venue pour concilier une licence éco et son intérêt pour les jeunes, déjà vérifié en tant que directrice de colonies de vacances pour gamins en foyers.
A Clichy, elle découvre un quotidien fait à «50 % de discipline, à 50 % de pédagogie, et encore, on peut arriver à 75 %-25 %». Ce qu'elle a vécu au début : «J'ai dû changer complètement ma façon d'enseigner. Mes élèves me disaient : "Vous n'arrivez pas à gérer votre truc." Ce qui était vrai.» Fini entre autres le dos tourné à la classe («Toutes sortes de projectiles volaient»), les documents à découper («Ils oubliaient les ciseaux»), remisé les jupes et décolletés («Ils draguent beaucoup») . La proposition de Sarkozy d'obliger les élèves à se lever quand l'enseignant arrive ? «Il faudrait déjà qu'ils soient assis !» Aujourd'hui, faire cours «reste compliqué, mais ça n'est pas Tchernobyl non plus. Et puis, plus globalement, l'équipe pédagogique et la direction du lycée sont très bien, on se sent soutenus. Clichy, c'est sportif, et j'y ai appris à me blinder, mais ça n'est pas le ghetto qu'on nous raconte et auquel j'ai cru».
Elle reconnaît néanmoins que sa vie est ailleurs. Elle a choisi d'habiter au Blanc-Mesnil, où elle coloue avec une collègue, et rallie l'Aquitaine chaque fin de semaine. Pour retrouver son compagnon, responsable d'un service de livraison dans une grande surface. Elle aime le «traîner au stade» (elle a joué dix ans au foot, arrière gauche puis libero), aller voir avec lui des «films assez simples et terre à terre» comme Ensemble, c'est tout ou Indigènes. Son projet : «Faire des bébés, j'y travaille d'ailleurs !» Ils iront à l'école publique : «C'est une certitude absolue.»
photo Raphael Dautigny
(1) Le service juridique d'Hachette Filipacchi n'a pas souhaité faire de commentaire «sur une affaire qui se trouve devant le tribunal».
Mélanie Merlin en 5 dates 22 octobre 1981 Naissance à Libourne (Gironde). Septembre 2005 Stagiaire à Souillac (Lot). Octobre 2005 Emeutes à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) suite à l'électrocution de deux adolescents dans un transformateur d'EDF. Septembre 2006 Mélanie Merlin arrive au lycée Alfred-Nobel de Clichy-sous-Bois. 5 mars 2007 Se découvre dans Paris Match.
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