vendredi 3 août 2007

Bell à cœur ouvert à l’Esstic

Le fonctionnement de la Fécafoot, l’immigration des jeunes footballeurs africains et les activités présentes de l’ancien gardien de buts camerounais étaient au menu de l’échange tenu hier à l’Esstic avec les étudiant en journalisme.

« Mon équipe ne peut pas jouer dans ce super inter quartier qu’est le
championnat organisé par la Fécafoot (Ndlr- Fédération camerounaise de
football) » . D’un ton à la fois ferme et déterminé, Joseph Antoine Bell, désormais président d’une équipe de deuxième division (A.S. Babimbi), a lancé ces propos aux élèves journalistes. Ceux-ci ont reçu cette déclaration avec un recul pour certains et avec un éclatement de rires pour d’autres.


Il est 9h 40 à l’Esstic. L’Amphi A de l’école est totalement pleine. Près d’une douzaine de personne n’ont pas de place assise. Tous suivent avec attention les propos de l’ancien portier des Lions indomptables. Bell répond à la question d’un étudiant sur le fonctionnement de la Fécafoot. « Vous ne pouvez pas préparer une équipe quand vous ne savez pas quand elle va jouer ? », « Vous ne pouvez pas envoyer vos joueurs en vacances quand vous ne savez pas quand va reprendre la saison sportive ? », « Les clubs n’ont pas compris que ce sont eux qui forment la Fécafoot ». Voilà les propos de Bell qui vont présenter les dysfonctionnements dans l’organisation du Championnat camerounais et l’ instrumentalisation, le favoritisme de certaines équipes par les dirigeants de l’instance du football national. Il va en plus colorer ses propos par les comparaisons avec ce qui se fait ailleurs. En France notamment.


Interrogé s’il prétendait être Dg de la Fécafoot, il répondra, qu’il ne peut pas aller aux élections. Car selon lui, la Fécafoot nomme les électeurs qui participent à l’Assemblée élective. Pour lui, la solution pour le bien-être du football camerounais passe par le changement des consciences et non par les élections. À propos de l’immigration des jeunes footballeurs camerounais, Bell va déplorer cette situation inquiétante. Toutefois, il va porter un doigt accusateur sur le Cameroun qui n’a pas de stade, principale cause, selon lui, de cette immigration. « Le stade militaire sur lequel jouent ces jeunes ne ressemble nullement à ce qu’ils voient à la télé. Ils veulent bien aller dans ces beaux stades », indique-t-il.


Il évoquera également sa casquette de consultant à Rfi. Il dira à cet effet que le consultant est celui-là qui explique pourquoi un coup de sifflet de l’arbitre ou encore pourquoi un remplacement. Concernant le poste de gardien de buts, il expliquera que le rôle de celui n’est pas d’attraper le ballon, mais d’aider ses partenaires à mieux se défendre. Pour cela, il lui faut des qualités techniques et surtout psychologiques. Car dit-il, « selon l’enquête policière, le gardien est la dernière personne à avoir vu passer le ballon ». C’est pourquoi le public s’en prend presque toujours au gardien après une défaite. L’organisation de la coupe du monde par un pays africain sera également au rendez-vous. C’est ici qu’il prédira que la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud ne sera pas remportée par un pays africain. La concertation va se terminer par un conseil que l’ancien Lions indomptables va prodiguer aux étudiants. « Pour réussir, il vaut mieux commencer par la fin. C’est-à-dire qu’il faut définir quel genre de journaliste vous serez. Commencez à présent à choisir vos modèles ! », exhorte-t-il les élèves journalistes.


C’est échange qui a durée près de deux heures était une initiative du directeur de l’école spécialisée de Journalisme de l’Esstic, le Pr Paul Célestin Ndembiyembe. La concertation était modérée par le Dr Daniel Anicet Noah. Etaient également présent à cet échange, le directeur et le secrétaire général de l’Esstic.
Beaugas-Orain DJOYUM

Blogger

Aucun commentaire: